L’action sociale

Nous ne pouvons pas séparer le coeur humain de l’environnement qui lui est extérieur et dire qu’une fois que l’un ou l’autre aura changé, chaque chose sera améliorée. L’homme fait partie du monde. Sa vie intérieure façonne l’environnement et est elle-même profondément influencée par lui. L’un agit sur l’autre et chaque changement durable dans la vie de l’homme est le résultat de cette interaction.

— Shoghi Effendi

Dans de nombreuses communautés partout au pays, les bahá’ís mettent sur pied des programmes d’action sociale. Il peut s’agir de programmes aussi modestes que de ramasser les ordures dans un quartier, un projet de service communautaire organisé par les enfants d’une classe bahá’íe. Ils peuvent aussi être plus complexes, résultant d’initiatives menées par une organisation non gouvernementale bien établie, disposant d’un personnel chargé de mettre en œuvre des projets tout au long de l’année. Quelle qu’en soit l’envergure, les projets d’action sociale bahá’ís se basent sur un même ensemble de concepts, de principes et d’approches.

L’action sociale bahá’íe vise à promouvoir le progrès social et économique d’une population donnée, quelles qu’en soient les croyances et la culture. Son but n’est pas de répandre la foi bahá’íe ou d’attirer des adeptes, mais de transformer la société pour le mieux.

Un élément central de la conception bahá’íe de l’action sociale est la volonté d’apprendre au fil du temps. Bien des projets bien intentionnés sont conçus par des experts qui ont une idée préconçue de certains besoins matériels d’une population. Ces projets ont en grande partie échoué. Il faut plutôt qu’une action soit entreprise dans le cadre d’un mode d’apprentissage, qui comprenne action, réflexion et consultation constantes auxquelles prennent part les participants au programme. Ce processus d’apprentissage permet de définir des objectifs, de traiter des problèmes, de mobiliser des ressources et d’apporter des changements pour faire face aux imprévus.

Les projets d’action sociale bahá’ís s’efforcent de traiter des aspects spirituels et matériels de la vie dans le cadre d’un tout cohérent. Il n’existe aucune solution technologique qui puisse remédier à nos problèmes sociaux, et ce n’est pas un simple changement dans la structure du pouvoir qui pourra résoudre les multiples injustices de la société. Un progrès durable doit tenir compte des valeurs sous-jacentes aux choix technologiques et aux relations de coopération nécessaires au bon fonctionnement des institutions. C’est pourquoi, à l’utilisation du savoir scientifique, à une planification systématique et à une analyse minutieuse, il importe d’ajouter des connaissances tirées de la religion.

Ces projets se concentrent également sur le renforcement de la capacité d’une population à prendre en charge son propre développement, afin qu’un nombre croissant de personnes puissent jouer un rôle actif dans la construction d’une meilleure communauté. Chaque membre de la famille humaine ayant le droit de bénéficier d’une civilisation prospère, l’action sociale doit reposer sur le principe de la promotion de la participation universelle. Pour que la participation soit durable, il faut mettre en place des processus de renforcement des capacités afin de doter les individus, la communauté et les institutions concernées des compétences, des capacités et de la compréhension commune qui permettent d’apprendre à mesure que la complexité s’accroît.

Partout au Canada, les bahá’ís entreprennent des projets qui diffèrent en degrés de complexité. Certains sont officiellement inscrits en tant qu’organisations bien établies qui gèrent plusieurs programmes et travaillent en partenariat avec d’autres institutions communautaires. Ces organisations fonctionnent de manière indépendante en s’inspirant des enseignements bahá’ís.

Une de ces organisations d’inspiration bahá’íe est la Wordswell Association for Community Learning, une organisation à but non lucratif créée en 2007 par un groupe de jeunes et de jeunes adultes de Toronto, regroupant des enseignants, des médecins, des ingénieurs et des travailleurs communautaires soucieux de leurs jeunes pairs qui entrent dans une phase cruciale de leur vie, alors que la société connaît des changements rapides et importants. Wordswell propose des programmes destinés principalement aux jeunes, afin de les former et de les soutenir en tant que bâtisseurs de leurs communautés et agents d’un changement social constructif. Ses programmes et approches visent à aider les jeunes à développer des compétences tant pour le développement individuel que communautaire. Ses programmes sont offerts au niveau des quartiers et permettent aux jeunes de développer leurs capacités de s’exprimer, en mettant l’accent sur la pensée critique, l’alphabétisation, la compréhension et l’éloquence, afin qu’ils participent plus efficacement à la planification, à la prise de décisions et au développement de leur communauté.

Basée à Vancouver, la Colibri Learning Foundation est une autre organisation de développement d’inspiration bahá’íe à but non lucratif qui s’est donné pour mission de libérer le potentiel des personnes venues au Canada comme immigrants — y compris les nouveaux arrivants et les résidents temporaires — afin qu’ils participent au processus de construction communautaire. La fondation facilite la mise en place d’activités, de programmes et de processus communautaires qui améliorent la communication et le dialogue entre diverses populations et stimulent les projets locaux de développement social.

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