Au cours de sa vie, Corinne True devait subir de grandes pertes, comme la mort de plusieurs de ses enfants. Cette histoire montre comment ‘Abdu’l-Bahá l’a aidée à comprendre, et à servir l’humanité malgré ses profondes souffrances.

Comme on le faisait avec tous les nouveaux croyants, on a encouragé Corinne à écrire à ‘Abdu’l-Bahá. Plusieurs mois se sont écoulés avant qu’elle ne reçoive une tablette de lui, envoyée de Terre sainte en octobre 1900. Cette tablette l’a aidée à appréhender la mort de son fils de trois ans, Nathanael :

« Ne laisse pas la perte que tu as subie t’attrister ni te troubler; c’est une perte qui fait pleurer, soupirer, qui chagrine et consume le cœur dans une profonde agonie; mais sache que cela ne concerne que le corps physique; et si tu examines cette question d’un œil perspicace et rationnel, tu découvriras qu’elle n’a aucun pouvoir, car la séparation est une caractéristique du corps. Mais pour ce qui est de l’esprit, sache que ton fils pur sera avec toi dans le royaume de Dieu et que tu verras son visage souriant, son expression radieuse, son esprit juste et son bonheur véritable. Ainsi, tu seras alors réconfortée et tu remercieras Dieu de t’avoir accordé cette faveur. »

Quelques semaines après l’arrivée de la tablette que lui avait écrite ‘Abdu’l-Bahá, Kenneth, âgé de sept ans, a contracté la diphtérie et est décédé. Une fois de plus, ‘Abdu’l-Bahá a réconforté Corinne, dans une autre tablette envoyée peu après :

« Ne t’afflige pas de la calamité qui s’abat soudainement sur toi ni du malheur qui t’opprime. Une personne comme toi doit supporter toute épreuve, tout accepter et confier toutes ses affaires à Dieu afin que son âme soit calme, contente et plaise à Dieu. Sache que, sur les ailes de l’âme, ton fils bien-aimé s’est envolé jusqu’au sommet le plus élevé, qui est sans limites dans le royaume de Dieu. Réjouis-toi de ce grand bonheur… En vérité, je te le dis, si tu connaissais l’état dans lequel se trouve ton fils, ton visage s’illuminerait de l’éclat du bonheur. »

Dans une autre tablette reçue de ‘Abdu’l-Bahá, Corinne a trouvé un code de vie qu’elle allait suivre tout au long de sa vie. Voici quelques-unes des paroles rassurantes qu’il a écrites dans cette tablette :

« Crois en Dieu, et garde les yeux fixés sur le royaume d’en haut; sois éprise de la Beauté d’Abhá; reste ferme dans l’Alliance; aspire à monter au ciel de la lumière universelle. Détache-toi de ce monde, et renais grâce aux doux parfums de sainteté qui s’exhalent du royaume du Tout-Puissant. Exhorte à l’amour, et sois bonne envers tout le genre humain. Aime les enfants des hommes et partage leurs peines. Sois de ceux qui favorisent la paix. Offre ton amitié, sois digne de confiance. Sois un baume pour toute blessure, un remède pour toute maladie. Relie les âmes… Récite les versets révélés. Consacre-toi à adorer ton Seigneur et lève-toi pour guider le peuple dans le droit chemin. Que ta langue se délie, enseigne, et que ton visage brille du feu de l’amour de Dieu. Ne prends aucun repos, ne cherche pas le confort. Tu deviendras ainsi un signe et un symbole de l’amour de Dieu, un étendard de sa grâce. »

Les paroles de ‘Abdu’l-Bahá ont raffermi la foi de Corinne et elle est devenue calme, patiente et inébranlable.

Traduit de Barron Harper, Lights of Fortitude, p. 393-395


Un jour, une femme vint confier ses chagrins à ‘Abdu’l-Bahá. Tandis qu’elle racontait son histoire, ‘Abdu’l-Bahá essaya de la calmer et lui dit : « Allons, ne sois pas triste, ne sois pas triste. » La femme dit : « Mon frère est en prison depuis trois ans. Il n’aurait pas dû être emprisonné, car ce n’était pas sa faute. Il était faible et il a suivi les autres. Il restera en prison pendant quatre autres années. Ma mère et mon père sont toujours tristes. Mon beau-frère s’occupait de nous, mais il vient de mourir. »

Le Maître pouvait voir dans son récit toute la réalité de la vie humaine. Il y avait là une famille qui connaissait toutes les formes de souffrance – ils étaient pauvres, ils étaient faibles, ils étaient tristes, humiliés et désespérés. ‘Abdu’l-Bahá dit : « Vous devez avoir confiance en Dieu. »

« Mais, s’écria la femme, plus j’ai confiance, plus les choses empirent! »

« Vous n’avez jamais eu confiance », dit ‘Abdu’l-Bahá.

« Mais ma mère passe son temps à lire la Bible, dit-elle. Elle ne mérite pas que Dieu la laisse aussi démunie! Moi aussi, je lis la Bible; je lis le psaume 91 et le psaume 23 tous les soirs avant de me coucher. Je prie aussi. »

‘Abdu’l-Bahá la regarda avec amour et lui dit : « Prier n’est pas lire la Bible. Prier, c’est avoir confiance en Dieu et accepter sa volonté. Tu dois être patiente et accepter la volonté de Dieu, alors les choses changeront pour toi. Remets ta famille entre les mains de Dieu. Fais confiance à Dieu et aime sa volonté. La mer ne détruit pas les navires robustes, ils voguent sur les vagues! Allons, sois un navire robuste, pas un navire avarié. »

Traduit de Gloria Faizi, éd., Stories about ‘Abdu’l-Bahá, p. 13-14


Un soir, ‘Abdu’l-Bahá se promenait avec quelques bahá’ís dans la ville lumineuse de Londres. Ils marchaient le long d’une rue bordée, des deux côtés, de lampes brillantes qui s’étendaient à perte de vue. Les compagnons du Maître bien-aimé avaient l’impression que leur cœur avait été transporté dans un autre monde.

« Cette scène me plaît beaucoup, dit ‘Abdu’l-Bahá. La lumière est belle, très belle. Il faisait très sombre dans la prison de ‘Akká. »

Le petit groupe d’amis, qui aimaient ‘Abdu’l-Bahá, étaient attristés en pensant à sa réclusion dans la ville-forteresse de ‘Akká, où il avait passé tant d’années comme prisonnier aux côtés de son père, Bahá’u’lláh. C’était un endroit très peu accueillant, et la famille y avait beaucoup souffert. « Nous sommes heureux, ô combien heureux, que vous soyez libre! », dirent-ils.

‘Abdu’l-Bahá leur répondit : « J’étais heureux dans cette prison, car ces jours étaient consacrés à servir. La pire prison, leur dit-il, est la prison de l’ego. Voyez-vous, quand on ne pense qu’à soi et non à ceux qui nous entourent, c’est là qu’on est vraiment emprisonné, qu’on souffre vraiment! » ‘Abdu’l-Bahá était toujours content, car il marchait dans la voie du service à Dieu et à l’humanité. Ainsi, même pendant les jours les plus sombres de sa détention à ‘Akká, la lumière de son esprit indomptable brillait, apportant chaleur et réconfort aux autres.

Traduit de Teaching Children’s Classes, Grade 1, Ruhi Institute Book 3, p. 110


On sollicitait constamment ‘Abdu’l-Bahá. Pour tenter d’organiser les visites de ceux qui cherchaient à obtenir des entretiens avec lui, les bahá’ís anglais instituèrent un système de rendez-vous officiels. Un jour, une femme se présenta à la porte et demanda si elle pouvait voir ‘Abdu’l-Bahá. Lorsqu’on lui demanda si elle avait un rendez-vous, elle avoua qu’elle n’en avait pas, et on lui répondit aussitôt : « Je regrette, mais il est occupé avec des gens fort importants et on ne peut le déranger. » Avec tristesse, la femme se détourna lentement, mais avant même qu’elle atteignît le pied de l’escalier, un messager envoyé par ‘Abdu’l-Bahá la rattrapa, hors d’haleine : « Il souhaite vous voir, revenez! » On entendit la voix puissante du Maître dire : « Un cœur a été blessé. Hâtez-vous! Hâtez-vous! Amenez-la-moi! »

Traduit de Earl Redman, ‘Abdu’l-Bahá in Their Midst, p. 36


Alors que le bateau qui a finalement amené ‘Abdu’l-Bahá jusqu’aux rives du continent américain passait devant la statue de la Liberté, il ouvrit grand les bras en guise de salutation et déclara : « Voici le symbole de la liberté du nouveau monde. Après avoir été prisonnier pendant quarante ans, je peux vous dire que la liberté n’est pas une question de lieu. C’est une condition. On n’atteint pas à la liberté sans accepter les pires vicissitudes. Quand on est libéré de la prison de l’ego, c’est là la vraie libération. »

Traduit de Earl Redman, ‘Abdu’l-Bahá in Their Midst, p. 56


Une prière de ‘Abdu’l-Bahá

Ô mon Seigneur, tu sais de combien de souffrances et de calamités, de tribulations et d’afflictions est entourée l’humanité. Toutes les épreuves s’attaquent à l’homme et tous les malheurs l’assaillent tels des serpents. Il n’est pour lui ni abri ni refuge si ce n’est sous l’aile de ta protection et de ton assistance, de ta garde et de ta tutelle.

Ô toi, le Miséricordieux, ô mon Seigneur, fais de ta protection mon armure, de ton assistance mon bouclier, de l’humilité au seuil de ton unité ma sauvegarde, de ton secours et de ta défense ma forteresse et ma demeure. Préserve-moi de l’influence de mon ego et de mes désirs, et protège-moi de toutes épreuves, maladies, difficultés et tribulations.

En vérité, tu es le Protecteur, le Gardien, le Défenseur. Tu es Celui qui suffit à tout et, en vérité, tu es le plus miséricordieux des miséricordieux.

Rencontres avec ‘Abdu’l-Bahá

Lisez ici des prières et des histoires sur l’exemple donné par ‘Abdu’l-Bahá